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Wednesday, October 24, 2007

Un lac à réhabiliter: le lac de Dang



Le lac de Dang


Au fil des années, le bassin du lac se rétrecit considérablement. Le projet de sa réhabilitation lancé par l'Institut Universitaire de Technologie est en cours.

Le lac de Dang est situé dans la commune rurale du même nom, distante d’une quinzaine de kilomètres du centre ville de Ngaoundéré. Il est situé à 200 m en aval de l’Université de Ngaoundéré et limité à l’est par la route nationale reliant Ngaoundéré à Garoua distance de 275 Km.

A son état initial, c’était un lac naturel en demi cercle d’environ 2km de diamètre, soit 3,14 km2 d’étendue d’eau et 4 à 8m de profondeur selon la saison et les emplacements . Au fil des ans, l’étendue d’eau s’est considérablement rétréci et ne représente actuellement que 1,77km2 soit un assèchement de 44% de la surface initiale .
La biodiversité de cet écosystème n’est plus qu’un souvenir, car lac se meurt. Cela se traduit par :
1- la disparition des hippopotames qui peuplaient les lieux ;
2- la baisse de productivité de l’activité de pêche sur les plans quantitatif et qualitatif ;
3- la réduction de la profondeur et de la superficie du lac dont une grande partie est constituée de terre ferme servant de prairie pour le bétail ou de terrain de football ;
4- la détérioration de la qualité des eaux ainsi que la recrudescence des maladies liées aux différentes formes de pollution.
Au début des années 1980, la population de Dang se chiffrait à moins de 200 personnes, en majorité composée des étudiants et enseignants de l’Ecole Nationale Supérieure des Industries Agricoles et Alimentaires du Cameroun (ENSIAAC). La population directement impliquée dans la vie quotidienne du lac a augmenté et atteint 18000 habitants en 2005 et même plus du fait de la transformation du Centre Universitaire en Université. Dang, jadis simple bourgade , devient ainsi une ville moyenne au sens des pays en développement.
L’implantation Centre Universitaire, devenu plus tard une Université , a favorisé la diversification des activités visant à satisfaire les besoins des populations croissantes . L’eutrophisation et l’envasement du lac sont dus à sa pollution. L’impact négatif de ces activités sur le lac, devenu un dépotoir des rejets et résidus de toutes sortes, est perceptible. Ce lac reçoit des charges polluantes provenant :
a) des activités menées sur le campus universitaires (cité des étudiants, cité des responsables, restaurant universitaire, laboratoires) ;
b) des activités agricoles conduites par les riverains au profit de la communauté universitaire dont la demande est croissante, et qui utilisent des engrais et des pesticides.
A cela s’ajoute une pollution liée au lavage automobile. Les effluents se déversent dans le lac sans traitements préalables.
La réhabilitation ou l’aménagement ou l’assainissement ou la viabilisation du lac de Dang, s’il arrivait à avoir lieu aurait une portée pluridimensionnelle ( ludique, lucratif et académique) au regard des actions prévues ci-après :
- Curage des fonds en vue d’augmenter la profondeur et la superficie des eaux ;
- Aération naturelle pour une meilleure oxygénation ;
- Aménagement des zones de plaisance (baignade, ballade, jardin public ,amélioration du paysage) ;
- Réintroduction des alevins pour la relance de l’activité piscicole contrôlé ;
- Développement des activités d’élevage et d’agriculture biologiques autour de la station de lagunage ou autre station d’épuration (volaille, compostage…).
Dans le cadre d’un développement durable, les mêmes types d’activités pourraient être entrepris au lac Thyson dont les potentialisés touristiques sont nombreuses et non exploitées du fait de la qualité de l’environnement et des eaux.
En attendant la viabilisation du lac de Dang, il se dégage maintenant des odeurs désagréables . La vue panoramique n’offre plus l’image paradisiaque que les premiers étudiants (1982) avaient mémorisée. Le lac ne dégage plus cette fraîcheur reposante d’antan, mais c’est une sorte d’exutoire où convergent les déchets de toute nature. Les marécages et les hautes herbes le colonisent progressivement, le rendant de moins en moins accessible et peu attrayant. La prolifération anarchique des alques et d’autres plantes accélèrent l’eutrophisation et l’envasement avec pour conséquence la déstabilisation de la faune et de la flore aquatiques. A cela s’ajoute la présence des eucalyptus plantés en bordures par les autorités universitaires en 1995, dont on n’ignore pas le rôle dans l’assèchement des zones marécageuses en raison de l’évapotranspiration élevée.

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